Entraîneur qui a redonné ses lettres de noblesse au volleyball canadien, Glenn Hoag ne prononce pas le mot retraite, mais il ne sera pas de retour à la barre de la formation turque Arkas Spor pour une 17e année.
Hoag retournera à Izmir pour la prochaine saison, mais seulement dans son rôle de directeur technique avant de partir définitivement l’an prochain. En raison d’un conflit avec la Fédération turque qui a vendu un de leurs meilleurs joueurs à un club italien sans leur en parler, les propriétaires ont décidé de descendre dans le niveau deux la saison prochaine.
«C’était déjà prévu que je quitte pour laisser la place à mon adjoint [Joao Paulo Bravo]. Je vais restructurer le club afin de laisser la maison en bon ordre. Ce fut une super expérience avec une famille comme propriétaire bien le fun. Même si on a perdu l’un de nos meilleurs joueurs, on a réussi à faire les séries éliminatoires en terminant dans le Top 4.»
Paulo Bravo occupe un poste d’entraîneur adjoint avec l’équipe canadienne. Il était présent à Paris pour les Jeux l’été dernier.
Hoag aime toujours autant le coaching d’où la raison qu’il ne prononce pas le mot retraite. On l’a vu lors d’un entraînement du Canada cette semaine pendant la Ligue des nations alors qu’il a prodigué des conseils à un joueur sur le terrain.
La Chine ou le Paris Volley
«Je pourrais revenir en 2026 pour quelque chose de spécial, a confié celui qui est parti, dimanche, pour la Côte-Nord pour assouvir son autre passion qui est la pêche. Je vais en parler avec mon épouse. La Chine ou peut-être Paris Volley où je suis actionnaire minoritaire. J’aime le coaching et le terrain va me manquer. Je devrai m’occuper. En plus du travail comme directeur technique, je vais former les entraîneurs.»
À la barre du Paris Volley de 1999 à 2003, il a mené l’équipe à de grandes saisons, notamment au titre de la Ligue des champions en 2002.
Au terme d’une brillante carrière qui l’a notamment mené aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, Hoag a débuté sa carrière d’entraîneur en 1993 avec le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke.
Hoag a pris en main le programme canadien qui ne faisait pas bonne mine en 2006. Il a mené l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021, une première dans l’histoire du pays que l’équipe se qualifiait pour deux olympiades consécutives.
L’équipe canadienne demeure son bébé. Ancien joueur et adjoint de Hoag, le nouvel entraîneur-chef Dan Lewis n’hésite pas à contacter son mentor si le besoin se fait sentir.
Dans l’éventualité qu’il revienne au Canada après sa dernière saison en Turquie, Hoag pourrait diriger la formation Next Gen.
Climat politique tendu
Hoag a apprécié la Turquie, mais il trouve le contexte actuel difficile. Le président Erdogan règne en maître.
«C’est un beau pays et tu n’as pas de problèmes si tu as de l’argent, mais les gens souffrent énormément actuellement, a-t-il raconté. L’économie est mal en point. Les employés du club ressentent les effets de l’inflation qui est à la hausse.»
«Le maire d’Istanbul a été emprisonné parce qu’il allait battre Erdogan, d’ajouter Hoag. Il élimine ses ennemis de la même manière que Poutine. Il a changé la constitution du pays pour demeurer au pouvoir.»